Netzarim envoyé spécial
Allongés en position de tir dans la colonie juive de Netzarim, au coeur de Gaza, les soldats israéliens se protègent du soleil par des filets de camouflage. Un officier, les yeux collés aux jumelles, rend compte de chaque nouvel arrivant au carrefour de Netzarim, à 700 m de là, en plein territoire palestinien. C'est là qu'un poste de Tsahal (l'armée israélienne) assure la sécurité du principal axe routier reliant la colonie à Israël. C'est également là que, depuis une semaine, les affrontements ont été les plus violents entre forces de sécurité israéliennes et Palestiniens, parfois armés.
En ce vendredi, jour de prière et de «rage», les Palestiniens laissent encore exploser leur colère. Les jets de pierres succèdent aux jets de bouteilles incendiaires sur ce poste qui catalyse leur haine et leur rappelle que, processus de paix ou non, la colonisation, elle, continue.
«On ne l'a pas tué.» A Netzarim, les tireurs d'élite attendent. Les colons viennent régulièrement ici prendre des nouvelles de ces soldats arrivés en renfort pour garantir leur sécurité. Dans la base qui jouxte la colonie, la rumeur enfle depuis la mort du petit Mohammed Al-Doura au carrefour de Netzarim, il y a une semaine, filmée en direct et diffusée sur les chaînes de télévision du monde entier. «Ce n'est pas vrai, on ne l'a pas tué, c'est un coup monté, il est quelque part à Gaza», dit Assaf, un soldat de l'unité Golani, avant de poursuivre: «Non, je n'ai pas d'information précise, mais