Abidjan de notre correspondante
Coup de théâtre à Abidjan: alors que tout le monde prédisait l'éviction de l'ancien Premier ministre Alassane Ouattara, l'ancien parti au pouvoir le PDCI a lui aussi été mis hors course de la prochaine présidentielle. Les mesures préventives musclées (état d'urgence, couvre-feu, arrestations) de la junte ont dissuadé toute velléité de protestation et un calme plat a suivi l'annonce de la liste définitive des hommes politiques éligibles.
Recalés. Vendredi soir, la Cour suprême a éjecté deux des principaux partis de la compétition. Pendant une heure quarante, son président, tout enroulé d'hermine, a justifié à la télévision l'inéligibilité de 14 prétendants sur 19. Sur le banc des recalés : Alassane Ouattara, Emile Constant Bombet le candidat du PDCI ainsi que tous les autres candidats apparentés à l'ancien parti au pouvoir, dont l'ex-président Bédié, en exil à Paris. Les heureux élus: le général Robert Gueï, chef de la junte au pouvoir, le socialiste Laurent Gbagbo et trois politiciens mineurs. La présidentielle du 22 octobre se résumera donc à un duel Gueï-Gbagbo. Un scrutin tronqué, et sans doute boycotté par une grande partie des Ivoiriens, même si aucune consigne de vote n'a encore été donnée par les deux partis écartés. Poids lourds de la scène politique, le RDR de Ouattara et le PDCI représentent sans doute les deux tiers de l'électorat. Les plus prompts à s'indigner ont été les Américains, qui ont parlé de «mascarade des principes