Vienne de notre correspondant
«En Autriche, il y a trop d'étrangers, c'est un fait! Que les Quatorze le veuillent ou non, ça n'y changera rien!» Les propos de Monika, institutrice dans un quartier populaire de Vienne, et membre du FP÷, le parti de Jörg Haider, résument bien l'état d'esprit de l'extrême droite autrichienne. Et confirment le refus radical de toute évolution exprimé récemment par les grands ténors du parti. «Les étrangers sont et restent un thème central de nos campagnes électorales, insiste Peter Westenthaler, responsable du groupe parlementaire FP÷. Pourquoi le FP÷ devrait-il changer une position avec laquelle il a toujours fait recette?»
Dans leur communiqué du 12 septembre annonçant la levée des sanctions diplomatiques contre l'Autriche, les Quatorze ont pris soin de préciser que «la nature du FP÷ et son évolution incertaine restent un motif de sérieuse préoccupation», et qu'«une vigilance particulière doit être exercée à l'égard de ce parti». Mais une fois détourné le regard de l'Europe, le naturel du parti de Jörg Haider revient au galop. Et avec lui, tous les thèmes classiques des campagnes qui firent son succès depuis quinze ans: sécurité, drogue, étrangers.
Phobie des Noirs. Lors d'un récent séminaire consacré aux «problèmes de la drogue», les cadres du FP÷ ont imaginé une série de mesures «vraiment efficaces»: tests antidrogues effectués en pleine rue, peines de prison en cas de récidive, traque systématique des dealers (c'est-à-dire des Noirs, puisque l