Jérusalem
de notre correspondante
La pression internationale et les démons intérieurs ont, pour l'instant, été les plus forts. Après avoir fait planer pendant 48 heures la menace de la guerre, Ehud Barak a tout fait, hier, pour se présenter comme un homme de paix. Quelques heures après l'expiration de l'ultimatum sommant Yasser Arafat de mettre fin à la violence, le Premier ministre israélien a accordé un délai aux Palestiniens. «L'intention du gouvernement, à la lumière de plusieurs demandes de dirigeants internationaux, est d'accorder quelques jours de plus afin de relancer les possibilités de mettre fin aux violences, considérant qu'il s'agit là de la dernière chance», dit son communiqué. «Il est temps qu'Arafat cesse de chercher à se faire cajoler par la communauté internationale et se concentre sur la paix», clamait de son côté le ministre des Affaires étrangères, Shlomo Ben-Ami.
Plus qu'une stratégie de la carotte et du bâton, ce revirement est assez caractéristique de la façon dont Barak gouverne depuis un an et demi, et que l'on pourrait qualifier de stratégie en zigzag. Le Premier ministre israélien a pris l'habitude de prendre ses décisions au gré des circonstances et celles-ci lui commandaient d'éviter à tout prix des actions offensives susceptibles de conduire à un embrasement de la région. L'enlèvement, samedi, de trois soldats israéliens par le Hezbollah comporte en effet le risque énorme d'entraîner le Liban et la Syrie dans la bagarre, menaçant de ramener toute