Belgrade envoyé spécial
Il y eut quelques applaudissements et un «Vive la France», lancé par un couple de retraités. Un homme, en montrant ses deux enfants, éructa «Regarde, ce que tu as bombardé.» La plupart des passants de la grande rue piétonne restèrent sur la réserve, surpris de voir le ministre des Affaires étrangères français, Hubert Védrine, déambuler au centre de Belgrade, entouré de photographes et de cameramen. Représentant de l'Union européenne, dont la France occupe la présidence semestrielle, il est le premier à revenir dans la capitale de la république fédérale de Yougoslavie (RFY) mise au banc ces dernières années de règne de Milosevic par tous les Occidentaux, à l'exception des Grecs. L'objectif de la visite est de marquer le soutien de l'Europe «au changement démocratique», en cours en Serbie, ainsi qu'au nouveau président Vojislav Kostunica. Mais il s'agissait aussi de retisser les liens avec un pays longtemps proche. La nouvelle équipe au pouvoir à Belgrade a apprécié l'encouragement montré par Paris dans les moments difficiles, notamment quand la France a, la première, reconnu la victoire du candidat de l'opposition, puis tenu la promesse d'une levée des principales sanctions.
Lieu symbolique. «Nos anciens amis sont venus nous aider encore une fois», a lancé Kostunica, à la fin d'une conférence de presse avec Hubert Védrine. Ce dernier, exprimant «son admiration pour cette page magnifique de la légende démocratique de l'Europe» à peine écrite à Belgrade, n