«C'est une occasion manquée de donner, enfin, une image positive de l'Europe à l'opinion publique.» Le verdict de Jean-Pierre Dubois, vice-président de la Ligue des droits de l'homme (LDH)est sévère. Certes, la vieille organisation française reconnaît que «cette fois-ci, on a été écoutés». «Mais cinq minutes, pas plus», par la convention préparatoire à la Charte. Et visiblement, la LDH ainsi que la soixantaine d'organisations et de syndicats regroupés dans le Collectif pour la charte des droits fondamentaux (CCDF) ont l'impression de ne pas avoir été entendus.
«Statut du métèque». «Nous cherchions à réaliser trois objectifs, explique Jean-Pierre Dubois, universalité, indivisibilité, justicialité.» Les membres du CCDF pointent du doigt les inégalités entre citoyens et non-citoyens de l'Union. Ainsi, l'article 15 sur la liberté professionnelle et le droit de travailler distingue les «citoyens et citoyennes de l'Union» des «ressortissants des pays tiers». Aux uns le «droit de travailler et d'exercer une profession librement choisie», aux autres le «droit à des conditions de travail équivalentes à celles dont bénéfi- cient les citoyens de l'Union»... La liberté de circulation et de séjour pleine et entière n'appartient qu'aux citoyens de l'Union (art.45). Elle «peut être accordée» aux «ressortissants des pays tiers». On a même frisé le pire: la couverture par la sécurité sociale des non-citoyens n'est entrée que récemment dans la charte. De quoi faire dire par un membre d'une ONG