Les Américains espionnent nos communications, mais nous n'en avons pas la «preuve formelle». Voilà en substance les conclusions de la première enquête parlementaire française sur le système Echelon. Au terme de sept mois de travail, le député UDF Arthur Paecht a présenté hier à Paris son rapport sur «les systèmes de surveillance et d'interception électroniques pouvant mettre en cause la sécurité nationale». Au centre de ses investigations, les capacités d'écoutes des «services» américains, comme la National Security Agency (NSA), et leur éventuelle utilisation contre les intérêts d'entreprises européennes.
«Dévoiement». Le réseau Echelon, dont l'existence est désormais admise par Washington, a été créé en 1947 par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. Le Canada, l'Australie et la Nouvelle-Zélande les ont rejoint depuis. Il vise à intercepter puis analyser toutes les communications par téléphone, Internet, réseaux informatiques ou radio.
«Ce réseau a été détourné de sa vocation initiale» d'espionnage de l'URSS, accuse le député, qui y voit un «danger pour les libertés publiques et individuelles». Principal trait de ce «dévoiement»: l'utilisation d'Echelon à des fins d'«espionnage économique». Le rapport cite trois exemples régulièrement évoqués dans la presse, mais sans apporter d'éléments nouveaux. Thomson-CSF, Airbus et Siemens auraient été espionnés alors qu'ils négociaient des contrats respectivement au Brésil, en Arabie Saoudite et en Inde mais toujours face à des