Pékin de notre correspondant
Feng Deming est un investisseur heureux. L'entreprise textile malienne dont il a pris le contrôle lors de sa privatisation a, depuis, triplé sa production et dégagé l'an dernier 140 millions de francs de bénéfices. Pour ce chef de la division industrielle du conglomérat d'Etat chinois Covec, l'Afrique est une terre d'investissements «prometteuse et rentable». La Chine découvre, ou plutôt redécouvre, l'Afrique. Dans les années 60 et 70, le moteur de la forte présence chinoise sur le continent noir était idéologique. Aujourd'hui, la motivation est économique, même si les arrière-pensées politiques ne sont pas totalement absentes, ne serait-ce que pour contrer l'influence persistante de Taiwan.
Dette annulée. Pendant trois jours, la Chine populaire a réuni à Pékin les représentants quatre présidents dont l'Algérien Bouteflika, les ministres des Affaires étrangères, hommes d'affaires et journalistes de 44 pays du continent pour le premier «Forum sur la coopération sino-africaine». Un dialogue entre un pays et tout une région comme seule la France en tenait jusqu'ici. Une réunion conclue hier par une Déclaration de Pékin qui engage les deux parties à développer leurs relations sur tous les plans. Pour inaugurer cette nouvelle ère, la Chine a fait un geste inhabituel pour elle: 1,2 milliard de dollars de réduction ou d'annulation pure et simple de la dette des Etats africains les plus pauvres envers Pékin. Une goutte d'eau face aux 230 milliards de d