En ce vendredi 13, c'est au casino de Biarritz que Jacques Chirac joue l'avenir de l'Europe avec ses pairs de l'Union. A moins de deux mois du Conseil européen de Nice,
ce sommet informel est l'occasion ou jamais
de désembourber la négociation sur la réforme des institutions communautaires. Le futur Traité de Nice étant un préalable indispensable à la réussite de l'élargissement, le chef de l'Etat français a répété ces dernières semaines qu'il préférait «un échec, plutôt qu'un traité au rabais». La France a prévenu ses partenaires: Biarritz doit donner «une impulsion déterminante» à la Conférence intergouvernementale (CIG), qui patine depuis huit mois.
Avant de dérouler le tapis rouge samedi au nouveau président yougoslave Vojislav Kostunica, les Quinze vont concentrer l'essentiel de leur rencontre à essayer de remuscler le mode de fonctionnement de l'UE, seul moyen de ne pas sombrer dans la paralysie lorsqu'une douzaine de nouveaux membres auront rejoint le club. Des quatre points au menu de la CIG (lire ci-contre), trois auraient déjà dû être réglés, mais les Quinze s'y sont cassé les dents au sommet d'Amsterdam de juin 1997: réduire la taille de la Commission européenne, revoir la répartition des voix de chaque pays au sein du Conseil des ministres et raréfier les décisions prises à l'unanimité. Faute d'un accord à Nice, les Quinze ne rempliraient pas la promesse faite aux pays de l'Est de «mettre la maison en ordre» pour les accueillir à partir de 2003. Ce serait un signal