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Portrait

Corée du sud : la paix soit avec Kim

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Le prix Nobel de la paix a été décerné à l'artisan du dégel.
publié le 14 octobre 2000 à 5h21

Tokyo de notre correspondant

L'image a fait le tour du monde. Elle appartient à l'histoire. Le 13 juin dernier, sur le tarmac de l'aéroport de Pyongyang, les deux frères ennemis de la péninsule coréenne, la plus militarisée du monde, s'étreignent devant les caméras. «Cette visite à Pyongyang a lancé un processus qui réduit les tensions entre les deux pays», ont précisé les jurés d'Oslo qui ont attribué vendredi au Sud-Coréen Kim Dae-jung, 76 ans, le premier prix Nobel de la paix du millénaire, en ajoutant: «On peut espérer désormais que la guerre froide s'achève également en Corée.»

Président élu de la Corée du Sud depuis le 17 décembre 1997, Kim Dae-jung a fait le premier pas à l'égard de la Corée du Nord. Au risque de voir sa population l'accuser de brader les intérêts de son pays, celui que les Coréens surnomment seulement «DJ» a accepté d'aller rencontrer Kim Jong-il, le leader reclus du Nord, qui lui volera d'ailleurs la vedette médiatique. Pour la première fois depuis 1953 et la fin de la guerre qui dévasta la péninsule, le «rideau de bambou» qui continue de diviser cette partie de l'Asie s'entrouvre. On connaît la suite: le défilé des deux délégations coréennes ensemble aux JO de Sydney, la multiplication des ouvertures diplomatiques de la Corée du Nord.

«Démocrate insubmersible». Tout au long de sa longue carrière politique, le nouveau prix Nobel a été habitué à prendre tous les risques. Il a passé quarante années dans l'opposition, subi trois échecs à la présidentielle