Belgrade envoyé spécial
C'est une première vraie reconnaissance de la part des Européens. Mais le nouveau président yougoslave, attendu aujourd'hui au Sommet de Biarritz qui a débloqué hier une aide d'urgence de 200 millions d'euros (1,3 milliard de francs) pour son pays, sait qu'il reste sous surveillance. Avant son arrivée, Vojislav Kostunica aurait aimé pouvoir faire un geste sur la question des 972 prisonniers albanais kosovars toujours détenus dans les geôles serbes, avec l'annonce de la libération de la plus fameuse d'entre eux: Flora Brovina. Médecin, poétesse et combattante des droits de l'homme, elle avait été arrêtée chez elle à Pristina, en avril 1999, pendant les frappes de l'Otan, puis condamnée à douze ans de prison en décembre de la même année pour «conspiration et activités hostiles en liaison avec le terrorisme», comprenez en liaison avec l'UCK (l'Armée de libération du Kosovo). Les vices de procédure et l'absence de preuves étaient tellement flagrants que la Cour suprême cassa le verdict, renvoyant l'affaire devant la même cour, celle de «Pristina en exil à Nis», à 200 km au sud-est de Belgrade.
«Juges aux ordres». Le verdict de ce nouveau procès aurait dû tomber jeudi. Mais la présidente du tribunal s'est déclarée souffrante au dernier moment. Tout a été renvoyé à novembre prochain. «C'est une attitude typique de juges habitués à être aux ordres et qui ne savent plus quoi faire. Ils attendent de voir où va souffler le vent», ironise Nikola Barovic, célèbre a