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Libération

L'Europe rêve d'un «traité ambitieux»

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Il faudra attendre le sommet de Nice pour concrétiser les espoirs soulevés à Biarritz.
publié le 14 octobre 2000 à 5h21

Biarritz envoyés spéciaux

L'air marin semble réussir aux dirigeants de l'Union européenne. Alors que les négociations sur la réforme institutionnelle s'enlisaient dans les égoïsmes nationaux, les quinze chefs d'Etat et de gouvernement ­ réunis depuis hier à Biarritz pour un sommet «informel» ­ ont manifesté une étonnante volonté commune d'aboutir à un «traité ambitieux», au sommet de Nice, en décembre prochain. «Même si tout le monde ne met pas la même chose sous ce vocable», a tempéré Pierre Moscovici, le ministre délégué aux Affaires européennes. «Mais il y a quelques mouvements», et il a souhaité qu'«on passe maintenant à un nouvel esprit, l'esprit de Biarritz».

Il faudra bien sûr attendre Nice pour savoir si les bonnes dispositions des «chefs» se traduiront en articles sonnants et trébuchants. Mais, comme le note un diplomate français, «Biarritz a ramené dans le sens communautaire une négociation qui avait dérivé vers l'intergouvernemental», c'est-à-dire vers une Europe où les Etats se contentent de coopérer entre eux, sur le mode du consensus et sans avoir de comptes à rendre ni à la Commission, ni au Parlement européen. Pierre Moscovici, qui, le mois dernier, estimait que «le vote à la majorité n'est pas le Talmud», a, hier, changé de ton: selon lui, il y a désormais une «majorité d'Etats» pour penser «qu'une des clés, sinon la clé, du succès de Nice» est l'extension du vote à la majorité qualifiée.

Pour l'instant, on est encore loin du compte, chaque pays défendant bec e