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Libération

L'opposition biélorusse prône un boycott des législatives

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Elle entend dénoncer la nature dictatoriale du régime.
publié le 14 octobre 2000 à 5h21

Minsk envoyée spéciale

Sur les grandes avenues tirées au cordeau de la capitale biélorusse, il est difficile de manquer la statue de Félix Dzerjinski, le fondateur de la Tcheka (l'ancêtre du KGB) et les portraits sculptés de Lénine. Il est plus facile de passer à côté des affiches électorales, simples papillons portant les portraits en noir et blanc de candidats députés dont beaucoup estiment suffisant de noter qu'ils sont de bons travailleurs tandis que les autres précisent qu'ils aiment les chats et les chiens.

Presse monopolistique. Au pays du très autoritaire Alexandre Loukachenko ­ un ancien directeur de kolkhoze qui continue de penser que l'économie planifiée reste la panacée ­ pas question de gaspiller: chaque candidat député n'a ainsi obtenu l'autorisation de dépenser pour sa campagne que l'équivalent de 120 dollars (850 F). Cette limite entrave peu les candidats du pouvoir qui peuvent compter à l'envi sur la presse gouvernementale, quasiment monopoliste dans ce pays qui, depuis la chute de Milosevic en Yougoslavie, apparaît comme la dernière des dictatures d'Europe de l'Est. Elle a par contre largement oblitéré l'activité des candidats d'opposition, dont la majorité se présente sous l'étiquette «indépendant».

Dans son petit bureau, Svetlana Naoumova, chef de campagne de la candidate démocrate Olga Avramova, étale sa fortune: 3000 affiches de moyen format, quelques milliers de dépliants. Peu pour une circonscription de banlieue de la capitale qui compte 70 000 habitants