Abidjan de notre correspondante
«Si mon fils a fait un coup d'Etat contre Gueï et qu'il a été tué, ils n'ont qu'à le dire. Ils n'ont qu'à rendre le corps et puis, on va l'enterrer.» Le vieux Bohité Kambiré est hagard de douleur et de colère. Son fils, un caporal-chef de 43 ans, membre de la Garde présidentielle ivoirienne, a été arrêté avec plusieurs camarades de service après l'attaque contre la résidence du général-président Gueï, le 18 septembre. Interné pendant deux jours à la gendarmerie, il a ensuite été transféré au camp militaire d'Akouédo. Une semaine après son arrestation, la famille a pu voir le corps à la morgue d'un hôpital d'Abidjan, grâce à une complicité. Le cadavre ne portait ni blessure par balle ni plaies ouvertes, mais des traces de sévices, brûlures aux jambes et au torse. «Depuis, je ne sais pas où aller pour le récupérer», murmure sa femme, en larmes. Elle a rejoint un Collectif de familles des militaires en détention. Elles sont une douzaine à réclamer qui la restitution d'un corps, qui simplement des nouvelles d'un proche.
«Aveux». Cerveau présumé du complot, le général Palenfo, ex-numéro deux de la junte, aujourd'hui réfugié à l'ambassade du Nigeria, a accusé le pouvoir d'avoir torturé des suspects. Pour sa part, Amnesty International dénonce 28 cas de tortures et, au moins, un décès. Depuis bientôt un mois, ni les parents ni les avocats n'ont pu rencontrer les prisonniers. Deux d'entre eux sont apparus à la télévision pour «avouer» leur forfait et de