Le dernier carré de fidèles monarchistes était hier à l'aéroport de Belgrade pour dérouler un imposant tapis vert au prince héritier Aleksandar Karadjordjevic, venu saluer «la Serbie libérée». Devant une centaine de sympathisants qui scandaient «Vive le roi» et «Vive la monarchie», le prince a lu un discours dans un serbe hésitant teinté d'un fort accent anglo-saxon, avant de partir rencontrer le nouveau président Vojislav Kostunica.
Londres de notre correspondant
Le prince Aleksandar II ne sait plus où donner de la tête. Le coude appuyé sur le dossier de son fauteuil, il offre son profil bourbonien au photographe d'un quotidien britannique tout en continuant de répondre aux questions des journalistes qui l'assaillent. Une équipe de télévision américaine sort à peine de son bureau de Mayfair, l'un des quartiers chic de Londres. Son attachée de presse, qui vient d'être embauchée, s'agite dans tous les sens. Depuis la chute de Milosevic, dernier avatar du communisme, l'héritier de la couronne de «Yougoslavie et de Serbie» prépare activement son retour à Belgrade et se prend pour la première fois à rêver d'un retour sur le trône.
«Je dois être prudent, car je ne veux décevoir personne», dit-il en reprenant son souffle. Il ne regagne pas son pays pour offrir ses services. Du moins, pas encore. Ni même exiger la restitution du palais blanc, la demeure de ses ancêtres. «Je n'ai aucun esprit de revanche. Mon seul objectif est d'aider au développement de la démocratie et de féliciter l