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Libération

Les dix petits maigres à Biarritz

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Craignant d'être marginalisés, les petits pays de l'UE se sont rebellés.
publié le 16 octobre 2000 à 5h26

Biarritz envoyés spéciaux

L'affrontement entre «grands» et «petits» pays de l'Union européenne a finalement eu lieu. Au milieu du sommet «informel» de Biarritz, les couteaux ont été tirés au dîner de vendredi soir, réservé aux seuls chefs d'Etat et de gouvernement. Les échanges, n'a pas

caché le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, ont été «très fermes, très vifs, parfois passionnels». L'enjeu de ces agapes n'était rien d'autre que le pouvoir dans l'Union de demain : chaque Etat membre pourra-t-il garder un représentant national au sein de la Commission européenne, l'exécutif communautaire ? Et quel sera le poids de chaque pays au sein du Conseil des ministres, l'organe qui vote les «lois» européennes ? Les dix «Petits» se sont révoltés contre la volonté des cinq Grands (Allemagne, France, Grande-Bretagne, Italie et Espagne) de réduire leur influence au sein de ces deux institutions clés.

«Agressés». Après les progrès enregistrés vendredi (Libération des 14-15 octobre) sur l'extension du vote à la majorité qualifiée et les «coopérations renforcées», ce regain de tension a douché l'optimisme affiché par la présidence française au premier jour du sommet. Mais mieux valait avoir cette explication à 58 jours du sommet de Nice, qui doit conclure en décembre la Conférence intergouvernementale (CIG), chargée de réformer les institutions communautaires. «Si le dîner de Biarritz avait eu lieu à Nice, on aurait sans doute eu un Traité de Göteborg (en juin 2001 en Suède, n