Belgrade envoyé spécial
Tout semble désormais sourire à Vojislav Kostunica, un peu plus d'une semaine après son intronisation officielle le 7 octobre comme Président fédéral par les députés réunis dans un palais des Congrès en périphérie de Belgrade, en attendant que soit réparé le Parlement fédéral dévasté par l'émeute. Hier, le dernier grand verrou institutionnel de l'ancien régime a finalement sauté après une semaine de bras de fer. Le président de Serbie, Milan Milutinovic, fidèle de l'ex-homme fort de Belgrade, a annoncé officiellement la constitution «d'un gouvernement de transition» regroupant les socialistes de Milosevic, le Parti du renouveau serbe de l'écrivain Vuk Draskovic, tour à tour allié et adversaire de l'ancien pouvoir, et le DOS (Opposition serbe démocratique, coalition de 18 partis) de Kostunica qui va gérer la Serbie jusqu'à des élections anticipées prévues pour le 24 décembre.
Le Premier ministre serbe sera socialiste et sera entouré de deux vice-Premiers ministres de l'opposition, et toutes les décisions seront prises au consensus. Les quatre portefeuilles clés (Intérieur, Information, Justice et Finances) seront gérés en commun par l'ancien pouvoir et l'opposition. C'est donc un nouveau succès pour Kostunica. Le nouveau chef de l'Etat, selon tous les instituts de sondage, est au faîte de sa popularité et ce phénomène est encore accentué par l'unanimité des médias. Les journaux et la télévision publique, qui encensèrent pendant des années Milosevic, célè