Pristina, Mitrovica envoyé spécial
Le chef est espagnol et la sentinelle hongroise. L'adjoint du chef est français, mais il doit partir à une soirée organisée par les Allemands. Dans un baraquement, deux Belges s'entretiennent avec un lieutenant britannique. Ainsi va l'ordinaire de la vie militaire au quartier général de la Kfor, installé dans d'anciens studios de cinéma sur les hauteurs de Pristina, la capitale du Kosovo. Un méli-mélo d'uniformes et de langues avec une vingtaine de nationalités pour un millier d'hommes. «L'Europe de la défense? Je l'ai rencontrée au Kosovo», constate le général français Jean-Philippe Wirth, numéro deux de la Kfor et de l'Eurocorps.
Nouveau chantier. Cet officier vient de passer six mois dans la province yougoslave. L'état-major européen, qui commandait la Kfor, a replié hier son drapeau pour regagner Strasbourg. Il est remplacé par une nouvelle équipe, directement issue de l'Otan et dirigée par le général italien Carlo Cabigiosu. Après les travaux pratiques dans les Balkans, les officiers de l'Eurocorps vont pouvoir s'atteler à un nouveau chantier: la mise en place d'un état-major pour la force de réaction rapide dont l'Union européenne veut se doter d'ici 2003.
«Un état-major européen à la tête de l'Otan au Kosovo, ce n'était pas gagné d'avance», reconnaît un responsable militaire français. Tous les six mois, la Kfor change de commandement. Après l'Allied Rapid Reaction Corps du Britannique Mike Jackson et le Landcent de l'Allemand Klaus Rein