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Libération

Scrutin très contesté en Biélorussie

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Les observateurs européens contestent l'organisation du vote.
publié le 17 octobre 2000 à 5h29

Minsk envoyée spéciale

En Biélorussie, les législatives n'ont fait que des perdants. Le très autoritaire Alexandre Loukachenko comptait sur ce scrutin pour légitimer le Parlement, le premier élu au suffrage universel depuis sa réforme constitutionnelle de 1996, et mettre ainsi fin à l'isolement de son pays en Europe.

Il a fait fausse route. Une «troïka» européenne de scrutateurs, du Conseil de l'Europe, du Parlement européen et de l'OSCE, a estimé que la consultation ne «répondait pas aux normes pour un scrutin démocratique», malgré certaines «améliorations». Seule la Russie, moins regardante, a avalisé le vote. L'opposition biélorusse comptait, par un boycottage de l'élection, empêcher le Parlement de se constituer et contraindre le Président à des réformes. Même si elle crie à la fraude, il apparaît que les électeurs n'ont pas suivi son mot d'ordre. Selon la commission électorale centrale, le taux de participation a été de 60,6 % dans le pays et a dépassé les 50 % requis dans 96 des 110 circonscriptions du pays. En 1995, il était de 53 à 56 % alors qu'aucun parti ne prônait l'abstention, et il avait fallu revoter dans 62 des 260 circonscriptions d'alors. Loukachenko, qui fait figure de dernier dictateur en Europe depuis la chute de Milosevic, avait averti qu'il ne permettrait pas que la révolution de Belgrade se propage à Minsk. Le slogan de ses adversaires était: «Après Milosevic, Loukachenko». Mais l'opposition a oublié que la révolution serbe s'est appuyée sur les résulta