Depuis trois jours, Lagos, la capitale économique du Nigeria, est le théâtre de violents affrontements communautaires entre les Yorubas et les Haoussas deux des principales ethnies nigérianes. Selon la police, le bilan provisoire compte déjà plus de cent morts, surtout des Haoussa.
A l'origine de cette nouvelle flambée de violence dans l'Etat le plus peuplé d'Afrique: le coup de force manqué à Llorin, dimanche dernier, mené par le Congrès des peuples Odua (OPC, organisation radicale yoruba) contre le gouverneur local, un émir haoussa. La police intervient; neuf manifestants, membres de l'OPC, sont tués. Depuis, «en représailles», la chasse aux Haoussas est ouverte à Lagos où les Yorubas sont en majorité, comme dans la partie sud-ouest du pays.
Hier, dans une confusion généralisée, la police a déployé des hélicoptères de surveillance et des agents antiémeutes pour mettre un terme à la folie meurtrière des émeutiers yorubas. Deux d'entre eux ont ainsi été arrêtés à la barrière principale sur la route de Malu, qui relie l'île de Lagos au quartier de Ajegunle: l'un était déguisé en femme et transportait une machette. Mais le bain de sang n'a pu être empêché. Devant ce triste bilan, le secrétaire général de l'OPC a reconnu hier que son organisation «n'arrivait plus à calmer ses hommes». Le gouverneur de l'Etat de Lagos a également lancé un appel au calme après avoir décrété le couvre-feu dès lundi soir.
Les représentants des deux ethnies devraient se réunir aujourd'hui. Cette si