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Libération

Bain de sang au Nigeria

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Plus de cent morts à Lagos dans des affrontements entre Yorubas et Haoussas.
publié le 18 octobre 2000 à 5h31

Depuis trois jours, Lagos, la capitale économique du Nigeria, est le théâtre de violents affrontements communautaires entre les Yorubas et les Haoussas ­ deux des principales ethnies nigérianes. Selon la police, le bilan provisoire compte déjà plus de cent morts, surtout des Haoussa.

A l'origine de cette nouvelle flambée de violence dans l'Etat le plus peuplé d'Afrique: le coup de force manqué à Llorin, dimanche dernier, mené par le Congrès des peuples Odua (OPC, organisation radicale yoruba) contre le gouverneur local, un émir haoussa. La police intervient; neuf manifestants, membres de l'OPC, sont tués. Depuis, «en représailles», la chasse aux Haoussas est ouverte à Lagos ­ où les Yorubas sont en majorité, comme dans la partie sud-ouest du pays.

Hier, dans une confusion généralisée, la police a déployé des hélicoptères de surveillance et des agents antiémeutes pour mettre un terme à la folie meurtrière des émeutiers yorubas. Deux d'entre eux ont ainsi été arrêtés à la barrière principale sur la route de Malu, qui relie l'île de Lagos au quartier de Ajegunle: l'un était déguisé en femme et transportait une machette. Mais le bain de sang n'a pu être empêché. Devant ce triste bilan, le secrétaire général de l'OPC a reconnu hier que son organisation «n'arrivait plus à calmer ses hommes». Le gouverneur de l'Etat de Lagos a également lancé un appel au calme après avoir décrété le couvre-feu dès lundi soir.

Les représentants des deux ethnies devraient se réunir aujourd'hui. Cette si