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Libération

Le terrorisme basque dans le filet andalou.

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Les deux assassins du médecin militaire arrêtés à Séville.
publié le 18 octobre 2000 à 5h31

Madrid intérim

«Assassin», «lâche», «A mort!» Les Sévillans ont hué hier Jon Igor Solana Matarran, un des deux etarras arrêtés la veille au soir après l'assassinat du médecin-colonel de l'armée de l'air, Antonio Munoz Carinanos (voir Libération d'hier). Le visage caché par un manteau, le militant séparatiste basque aurait certainement été lynché par la foule s'il n'avait été sous bonne garde des policiers qui le conduisaient dans sa planque, comme l'y oblige la loi avant une perquisition.

Lundi soir, Jon Igor Solana Matarran, 27 ans, et Harriet Iragi Gurrutxaga, 23 ans, ont traversé la salle d'attente du cabinet privé de l'oto-rhino, sont entrés dans son bureau et l'ont abattu de deux balles dans la tête. Le médecin militaire, grand spécialiste de la voix, était célèbre dans le pays car il soignait nombre d'interprètes de flamenco et vedettes de la chanson. Inscrit depuis 1998 sur les listes noires de l'ETA, Antonio Munoz Carinanos est mort sur le coup.

Filet policier. Mais, contrairement aux derniers attentats de l'ETA, les deux (ou trois) meurtriers n'ont cette fois pas réussi à se fondre dans la ville. Alors qu'au Pays basque, les bouches se scellent quand il s'agit de dénoncer un etarra, les assassins n'ont pas pu compter sur cette peur ou cette bienveillance des Sévillans, qui ont aiguillé la poursuite des policiers. Une patrouille a ainsi fini par détecter les fuyards et ouvert le feu, blessant Gurrutxaga à l'épaule. Les deux hommes ont répliqué et réussi à s'enfuir, mais