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Libération

Un scrutin test pour la Côte-d'Ivoire

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publié le 18 octobre 2000 à 5h31

Ce dimanche, l'élection présidentielle en Côte-d'Ivoire scellera le sort du pays le plus prospère d'Afrique francophone, longtemps béni de stabilité, à défaut de vivre en démocratie. Depuis la mort, en 1993, de Félix Houphouët-Boigny, qui avait gouverné pendant trente-trois ans en despote éclairé, les choses sont allées de mal en pis: son successeur, Henri Konan Bédié, apprenti sorcier de «l'ivoirité», a été renversé le 24 décembre dernier, à la faveur du premier coup d'Etat depuis l'indépendance. D'abord acclamé comme «général-Père Noël», Robert Gueï, le chef de la junte, a ensuite repris à son compte un discours ultranationaliste, qui menace d'exclusion un tiers de la population, immigrée ou d'origine étrangère. Venu pour «balayer la maison», il a détourné la transition pour se porter candidat à une élection dont il a écarté tous les rivaux de poids, sauf le socialiste Laurent Gbagbo, opposant de longue date. Dans ces conditions, le scrutin risque de n'être qu'un vote confirmatif pour la dictature militaire qui s'est mise en place.

Les Etats-Unis et l'Union européenne ont coupé leur aide financière pour ne pas cautionner une consultation que Washington dénonce, d'ores et déjà, comme une «mascarade». Bruxelles a également décidé de ne pas envoyer les 70 observateurs prévus. En revanche, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, la France a pris acte d'une légalité de façade. Alors que l'ex-parti unique et la formation d'Alassane Ouattara, l'autre opposant d'enverg