Quelque 4 000 gardes communaux et «patriotes», ces miliciens armés par les autorités pour assister les forces de sécurité, auraient décidé d'abandonner leur lutte contre les groupes islamistes. Selon le quotidien Es Sahafa d'hier, ils veulent protester contre «l'abandon» des autorités qui ne leur fournissent plus d'armes et ne versent plus leurs salaires. En réalité, ces groupes se sont sentis trahis par les dispositions de la loi dite de «concorde civile».
Mis en place à partir de 1993, un an après le début des violences et chargés de la sécurité dans les campagnes où les forces de sécurité n'intervenaient que ponctuellement -, les «patriotes» s'estiment moins bien traités que les «repentis» des groupes armés. Beaucoup de ces derniers, notamment ceux de l'AIS, le bras armé du FIS, bénéficient en effet aujourd'hui de nombreux avantages matériels. Les miliciens, eux, redoutent d'être désarmés par les autorités.
Si beaucoup avaient pris les armes pour défendre leurs familles, certains sont devenus de vrais petits «seigneurs de la guerre» imposant localement leur loi et se livrant à des exactions n'ayant rien à envier à celles des islamistes. Leur création avait d'ailleurs suscité une polémique. Plusieurs personnalités ou partis politiques algériens, et les organisations humanitaires avaient dénoncé ce «facteur d'aggravation de la violence», ainsi que les malversations et les représailles menées contre les familles de maquisards islamistes présumés. La presse et les partis oppo