Francfort-sur-le-Main
envoyée spéciale
«C'était dans une forêt de Francfort, à l'automne 1975. C'est là qu'on m'a demandé si je voulais soutenir une action de la résistance palestinienne.» Au deuxième jour de son procès, hier, devant la cour d'assises de Francfort, Hans-Joachim Klein a commencé à raconter les préparatifs de la prise d'assaut de la conférence des ministres de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole), menée par Carlos le 21 décembre 1975 à Vienne. «D'abord, j'ai dit que ce n'était pas possible, se souvient-il, ce sont des gens importants, qui sont sûrement très protégés.» Un autre détail l'arrête, lui, l'apprenti mécano des cellules révolutionnaires de Francfort: il ne parlait alors que l'allemand. «Quand on m'a annoncé que Sanchez (Carlos, ndlr) et d'autres Palestiniens participeraient, j'ai dit qu'il y aurait un problème de langues. Ils m'ont répondu qu'il y aurait aussi une Allemande. C'était la condition pour que je participe.»
Mémoire floue. Outre Klein, Carlos et cette Allemande Gabriele Tiedemann, morte en 1995 d'un cancer, le commando comptait trois Palestiniens, qui n'ont jamais été retrouvés. Quatre autres complices étaient à Vienne pour assurer la logistique, affirme Klein. Trois restent mystérieux, le quatrième serait Rudolf Schindler, coaccusé de ce procès, que Klein a dénoncé après son arrestation en France, en septembre 1998.
Dès qu'il s'agit de préciser qui a fait quoi, Klein s'emmêle. Devant la cour, il avoue n'avoir pas vu Schindler