Dans un discours radio-télévisé à la veille de la présidentielle de dimanche, le chef de la junte ivoirienne, le général Gueï, a annoncé la fermeture nocturne des frontières terrestres et aériennes à partir de ce soir. Malgré les mots d'ordre de boycottage lancés par deux grands partis d'opposition, il a appellé les Ivoiriens à aller voter, promettant de s'incliner en cas de défaite.
Abidjan envoyés spéciaux
Jusqu'au bout, Laurent Gbagbo battra la campagne. Dans un paysage politique dépeuplé de prétendants, déserté par nombre d'électeurs déçus de voir leur candidat à la présidentielle écarté par la Cour suprême, le leader socialiste mouille la chemise. Si le scrutin est transparent, il sera élu dimanche. Il en est convaincu. Alors, le seul challenger sérieux du général Gueï met toute son énergie à convaincre les électeurs de ne pas suivre les consignes de boycottage de ses adversaires recalés. «Que tu votes ou non, celui qui sera élu va te commander, alors il vaut mieux voter!» Ce tribun de talent joue la partie la plus serrée de sa longue carrière politique et aura bien besoin d'un large soutien populaire pour s'imposer. L'opposant «historique», qui défia en 1990 Houphouët-Boigny, intouchable père de la nation ivoirienne, veut bouter hors de l'arène politique le «Père Noël» en treillis qui s'est installé aux commandes en décembre et ne veut plus lâcher les manettes. Face au général-candidat, l'ancien prof d'histoire se veut le recours des civils.
Rebelle. Quand, en 1982 et dan