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Libération

La bande de Gaza asphyxiée par le blocus.

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Les Israéliens n'ont que très peu desserré leur étau, hier, sur le territoire palestinien.
publié le 20 octobre 2000 à 5h36

Gaza envoyé spécial

Hussam Faraj s'est réveillé à l'aube. Plein d'espoir. Pour cet ouvrier du textile employé en Israël, le compromis de Charm el-Cheikh accepté la veille par Yasser Arafat ne valait que par une promesse. Israël s'est engagé à lever le siège des enclaves palestiniennes. Bouffée d'air vitale pour sa famille, sans le sou depuis le début de la crise. Car l'usage, immuable, veut qu'à la première pierre lancée sur ses soldats, l'Etat hébreu scelle dans l'heure les territoires autonomes. Le blocus dure depuis vingt jours. «Une politique de punition collective» dénoncée par le Centre palestinien des droits de l'homme comme «contraire à toutes les règles du droit international», puisqu'elle frappe indistinctement les 2 millions d'habitants vivant dans la bande de Gaza ou en Cisjordanie. La porte, toutefois, s'est tout juste entrouverte. Seulement un petit millier de manoeuvres palestiniens, embauchés dans les usines de la zone industrielle adjacente, auraient franchi, hier matin, les frontières d'Israël au poste d'Erez. Une fois encore, en très grande majorité, les travailleurs migrants ont dû rentrer chez eux, poches vides, coeur lourd.

Sésame. Comme toujours, les chiffres sont l'enjeu d'âpres discussions. Pour le département israélien du Travail, ils ne sont que 40 600, détenteurs du document officiel leur garantissant un emploi légal. Mais l'obtention d'un permis de travail, procédure infiniment complexe, tient de la quête du Saint-Graal. L'essentiel de la main-d'oe