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TRIBUNE

Le racisme n'est pas divisible

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Lutter pour la paix et contre le racisme, c'est aussi affirmer qu'Israël a le droit d'exister et que les Palestiniens ont le droit à un Etat.
par Mouloud AOUNIT, secrétaire général du Mrap et Michel TUBIANA, président de la LDH
publié le 20 octobre 2000 à 5h36

Les événements qui déchirent à nouveau le Proche-Orient sont insupportables comme sont insupportables leurs conséquences en France. Chaque vie brisée là-bas éloigne de la paix, chaque manifestation de racisme ici porte atteinte aux valeurs de la République. Aucune injustice, quelle que soit son importance, ne peut justifier une autre injustice. Nous refusons la voie du silence et nous devons tirer divers enseignements de ce bilan redoutable, ne serait-ce que pour commencer à y remédier.

Le racisme n'est pas divisible. Les agressions antisémites, les propos racistes tenus, notamment dans le cadre de manifestations, à l'encontre des juifs ou des musulmans, sont inadmissibles et nous avons la responsabilité de marquer qu'il y a là une limite au-delà de laquelle aucun dialogue n'est possible: la loi doit passer dans toute sa rigueur.

Les réponses, elles, sont nécessairement politiques. La résolution de ce conflit ne peut avoir d'avenir sur les terrains identitaire et religieux. Comme si le conflit israélo-palestinien n'était pas avant toute chose l'expression de la volonté de deux peuples de bénéficier d'un Etat et d'y vivre en paix!

De la même manière, l'apaisement des tensions en France ne peut trouver d'issue grâce aux seules mobilisations religieuses. Nul n'a à être assigné à résidence en raison de son origine ou de sa confession, ce qui devrait être une évidence dans une République laïque. Et il est consternant que certains aient jugé utile de se faire les porte-parole obligés