Rome de notre correspondant
A côté de bouteilles en plastique, de cartons et de détritus, les corps des six jeunes hommes ont été balancés, à l'aube, comme de vulgaires sacs-poubelle au bord d'une route nationale. Décédés une dizaine d'heures plus tôt dans la remorque du camion qui les transportait depuis la Grèce, ils ont été retrouvés mercredi matin à cinq kilomètres de Foggia, dans les Pouilles. «Ils sont morts par asphyxie dans un endroit confiné», a immédiatement conclu Antonio Pedone, le médecin légiste appelé sur les lieux. Selon les premières indications, il s'agirait de six clandestins kurdes, âgés de 18 à 30 ans, qui tentaient de rejoindre le nord de l'Europe via la Grèce et l'Italie. Le drame rappelle celui des 58 immigrés chinois retrouvés morts étouffés, en juin, dans un camion à Douvres, au sud de l'Angleterre. Mais, cette fois, le chauffeur, sans doute aidé par une ou plusieurs autres personnes, a eu le temps de se débarrasser de sa cargaison humaine.
Mafias. La police de Foggia, qui a commencé à reconstituer le déroulement du drame, estime que les six hommes sont vraisemblablement décédés alors que le véhicule se trouvait encore dans le ferry reliant Patras (en Grèce) et Brindisi ou Bari (ports italiens). «Ils sont sans doute morts d'abord emportés par une vague torpeur, puis par un sommeil profond», a résumé Antonio Pedone. Selon le médecin légiste, les ongles cassés des clandestins montrent qu'ils ont cherché, en vain, à percer un trou dans la carrosserie pou