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Libération

Affrontements aux portes de Jerusalem.

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Aux tirs venus de Beït Jala, Tsahal riposte avec des roquettes.
publié le 24 octobre 2000 à 5h42

Beït Jala, Gilo envoyés spéciaux

Tirée par un hélicoptère israélien, la roquette a traversé la chambre des trois enfants, puis le mur de la salle de bains, avant de terminer sa course contre la machine à laver. Quelques secondes plus tôt, la mère, Soha Nassel, qui avait entendu des rumeurs de combat, était allée les réveiller pour les prendre avec elle dans une autre pièce. Ici, dans cette famille de Palestiniens chrétiens de Beït Jala, une localité de Cisjordanie tout près de Bethléem, on parle de «miracle» plutôt que de chance extraordinaire. L'enveloppe du projectile est exposée, à l'intention des photographes, sur un des petits lits. Sur un matelas voisin, une madone, que la déflagration a fait tomber du mur, regarde la pièce complètement ravagée.

Beït Jala est très mal situé. La ville palestinienne, qui compte environ dix mille habitants, est coincée entre deux colonies israéliennes qui la surplombent et peuvent observer tout ce qui s'y passe. L'une d'elle est Gilo, devenue un quartier de Jérusalem. Depuis quelques jours, des tirs partent de Beït Jala et atteignent des façades de Gilo. Dimanche soir, l'armée israélienne avait prévenu les habitants, avec des haut-parleurs, qu'elle allait riposter. Pour le capitaine Rafi Izbicki, un porte-parole de l'armée, «l'objectif visé était une usine de béton».

«Nous avions prévenu.» Celle-ci a bien été touchée, un peu plus tard. Mais les hélicoptères ont aussi attaqué la maison d'habitation de Soha Nassel, située assez loin de l'usine