Pékin envoyés spéciaux
Arrivé dans la tension, Jacques Chirac repart satisfait. La personnalisation des rapports franco-chinois instaurée avec le président Jiang Zemin est, semble-t-il, parvenue à remédier à une situation de crise due à la vente d'un satellite français d'observation à Taiwan. Les menaces qui planaient sur les entreprises françaises sont apparemment levées: plusieurs contrats viennent conclure la visite de 48 heures du président français, dont celui, très symbolique, avec Thomson CSF, pour la couverture radar du pays, qui avait été acquis, puis mis en danger par le coup de froid. Quant à Michelin, il vient d'être autorisé à acheter, pour plus d'un milliard de francs, une entreprise d'Etat privatisée à Shanghai, dont il aura le contrôle seul, chose encore assez rare en Chine.
Par un coup de baguette magique diplomatique, l'affaire taïwanaise a disparu du paysage. «Il n'y aura pas de problème. Ce n'est pas un problème franco-chinois», a déclaré hier Chirac. Explication: l'affaire du satellite est un problème entre la Chine et l'industriel concerné, Matra, pas avec la France...
Ce tour de passe-passe, doublé d'une réaffirmation de l'engagement français de 1994 à ne plus vendre d'armes à la «province rebelle» de Taiwan, a en tout cas permis à Chirac de déployer tous ses charmes vis-à-vis de ses interlocuteurs. Et de l'amour pour l'Empire du milieu, le président français en a à revendre.
«Dynamisme». Devant les hommes d'affaires européens et chinois réunis hier matin