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Libération

La note posthume d'un lieutenant du «Koursk»

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Une lettre griffonnée fait état de 23 survivants dans les heures qui ont suivi la catastrophe.
publié le 27 octobre 2000 à 5h50

«Treize heures 15. Tout le personnel des compartiments 6, 7 et 8 est passé dans le neuvième. Nous y sommes vingt-trois. Nous avons pris cette décision en raison de l'accident. Personne ne peut monter.» Cette horrifiante note griffonnée à la main dans le noir a été retrouvée hier dans la poche du lieutenant Dimitri Kolesnikov, dont le corps avait été remonté mercredi soir par un plongeur russe de la plate-forme Regalia. A défaut d'en dire plus sur les causes du drame, le témoignage posthume de cet officier du Koursk prouve qu'au moins 23 des 118 hommes à bord ont survécu quelques heures, après l'explosion qui, le 12 août, a envoyé le sous-marin nucléaire russe par 108 mètres de fond en mer de Barents. Seule une partie de cette «lettre très personnelle» a été rendue publique, avant d'être remise à la veuve du lieutenant de 27 ans.

Selon le chef d'état-major de la flotte du Nord, le vice-amiral Mikhaïl Motsak, la note apprend aussi que deux ou trois marins ont tenté, en vain, de sortir du Koursk dans les minutes suivant le naufrage. «La découverte de cette note est très dure. Elle remet en question tout ce qui s'est passé dans ces heures terribles qui ont suivi le naufrage et pendant lesquelles on ne nous a rien dit», estime le sociologue Iouri Levada, directeur du centre de recherches Vtsiom.

Inaction des autorités. Bien que l'enquête soit toujours en cours, les autorités russes semblent s'en tenir à la seule thèse de la collision avec un autre submersible. Une