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Libération

Abidjan compte ses morts

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Le président ivoirien Gbagbo a formé son gouvernement. Sans Alassane Ouattara.
publié le 28 octobre 2000 à 5h54

Abidjan de notre correspondante

Après les violences de la veille, Alassane Ouattara, le leader du RDR, a rencontré vendredi le président Gbagbo. «Nous avons beaucoup discuté de la nécessité que les forces de l'ordre fassent leur travail sans brutalité, sans tueries», déclare à la sortie l'ancien Premier ministre (lire ci-dessous). Alassane Ouattara a fait aussi savoir qu'il ne souhaitait pas, pour l'instant, entrer au gouvernement d'ouverture que va diriger l'ancien directeur de campagne de Laurent Gbagbo, Affi N'Guessan. Dans ce cabinet ­ composé de représentants de trois partis, dont le PDCI, l'ex-parti unique ­, les ministères de la Défense, de l'Intérieur et des Affaires étrangères sont confiés à des hommes du Front populaire ivoirien (FPI) Laurent Gbagbo, qui trustent la majorité des postes. Ouattara, lui, veut pouvoir mesurer sa force lors des législatives prévues en décembre.

Tension. Pendant ce temps, Abidjan panse ses plaies dans une tension encore perceptible. Les passants sont rares. La garde personnelle d'Alassane Ouattara veille au grain autour de la villa de l'ex-Premier ministre. Sa résidence jouxte l'église du village de Blokosso. Devant le porche de l'église, la carcasse carbonisée d'une voiture est dominée par une grande croix de métal rouge. Ici vivent les Ebriés, autochtones chrétiens des bords de la lagune, et les immigrés musulmans venus du Burkina Faso, du Mali, de Guinée, qui évitent soigneusement de «se mêler dans la politique».

Car, depuis trois jours,