Pékin de notre correspondant
Malgré une répression féroce depuis plus d'un an, la secte Falungong poursuit sans faiblir son défi au pouvoir chinois. Des dizaines d'adeptes de ce mouvement interdit ont été arrêtés jeudi et vendredi sur la place Tiananmen. Des policiers en civil, mêlés à la foule toujours nombreuse sur la célèbre place, ont interpellé les manifestants qui tentaient de déployer leurs banderoles: «Le Falungong est bon.»
C'est la troisième fois ce mois-ci que les adeptes de cette secte, qui combine le qigong (art martial chinois ancien) et des croyances bouddhistes et taoïstes, portent leur défi en ce lieu symbolique de Pékin. Le 1er octobre, jour anniversaire de la victoire communiste, un millier d'entre eux avaient manifesté au beau milieu des célébrations officielles, du jamais vu! Vendredi, ils ont voulu célébrer le premier anniversaire de la déclaration gouvernementale décrivant le Falungong comme une «secte hérétique».
Foi aveugle. Leur détermination trouble les responsables chinois, peu habitués à voir leur puissante machine à broyer les oppositions ainsi tenue en échec. Une foi aveugle qui fait disparaître la peur, une structure clandestine efficace et un recours aux moyens de communication accessibles (Internet et téléphone portable) font du Falungong un redoutable adversaire pour le régime, depuis son apparition au grand jour, le 25 avril 1999. Plus de 10 000 adeptes avaient alors assiégé pacifiquement le siège du pouvoir chinois au centre de Pékin, pour r