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Libération

«Tapis rouge, silence et crime»

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publié le 28 octobre 2000 à 5h54

Rarement appel aura rassemblé tant de noms prestigieux ­ 526 signatures au total ­ de l'est et de l'ouest de l'Europe mais aussi des Etats-Unis, et venus d'horizons politiques divers. Lancé par le philosophe espagnol Josep Ramoneda et par André Glucksmann, et diffusé à la veille de la venue de Poutine à Paris, l'appel ­ intitulé «Tapis rouge, silence et crime» ­ donne la mesure de la mobilisation que continue de susciter, surtout en France, le conflit tchétchène. «L'Europe va recevoir Poutine à Paris, commence le texte, or la guerre de Tchétchénie continue sale et cruelle.» «Nous craignons que, malgré quelques murmures réprobateurs vite oubliés, le silence complice affermisse Poutine dans sa conviction exterminatrice», poursuit-il. Les signataires appellent Chirac et les Européens à «rappeler publiquement et distinctement monsieur Poutine au respect des conventions internationales et des résolutions signées».

Parmi les signataires français, Isabelle Adjani, l'historien Pierre Vidal-Naquet ou le philosophe Etienne Balibar.

Aux côtés des Polonais Adam Michnik et Marek Edelman, on trouve le prix Nobel Elie Wiesel, l'écrivain anglais John Le Carré et l'historien Norman Davies, l'écrivain allemand Peter Schneider, l'Autrichienne Elfriede Jelinek, l'Albanais Ismaïl Kadaré, le journaliste kosovar Veton Surroï.

Une vingtaine de Russes ont aussi signé, notamment le député Sergueï Kovaliev, ainsi que 79 députés européens. Les signataires appellent à manifester ce lundi à 18 heures à Beau