Vladimir Poutine s'est fait attendre. Le président russe, que Jacques Chirac avait pourtant été le premier Occidental à inviter, avant même son élection en mars dernier, a déjà visité Londres, Berlin, Madrid, Rome et même le Vatican, avant de daigner venir à Paris. Exaspéré par les critiques françaises et la mobilisation de l'opinion face à la guerre en Tchétchénie, Poutine avait choisi la bouderie. Sa visite devrait être celle de la réconciliation ou tout du moins des retrouvailles.
Le président russe, attendu dimanche soir à Paris, fait d'une pierre deux coups. Il va successivement participer à un sommet Union européenne-Russie, puis rencontrer les dirigeants français, le président Chirac et le Premier ministre Lionel Jospin. Sa visite s'achèvera mercredi par un programme privé, avec notamment la visite du cimetière de Sainte-Geneviève-des-Bois, où il déposera des gerbes devant les tombes des Russes morts dans la Résistance. Toujours très soucieux de promouvoir son image de leader jeune, moderne et décidé, après un Eltsine déclinant, Poutine a pour l'occasion accordé des interviews tous azimuts: radio, télé et presse écrite ont été servies.
«Modernisation». Le président russe, un ex-colonel du KGB reconverti à la démocratie, devrait trouver bon accueil. «Vladimir Poutine et les dirigeants russes sont engagés dans une politique de modernisation globale, y compris politique», a expliqué le ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine à la presse. Après l'ère de la «stabilis