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Libération

Pérou: rébellion militaire contre Fujimori

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publié le 30 octobre 2000 à 5h55

Un lieutenant-colonel de l'armée péruvienne a affirmé hier s'être rebellé avec ses hommes contre le gouvernement du président Alberto Fujimori et s'être retranché à Toquepala, dans le sud du pays. Cet officier, Ollanta Moises Humala Tasso, commandant du groupe d'artillerie antiaérienne n° 501 comptant une centaine d'hommes, a appelé sur les ondes de la radio les autres unités de l'armée à prendre «une décision virile en tant que militaires» et a déclaré «illégitime» le pouvoir du président Fujimori.

Cette rébellion localisée intervient au lendemain du coup de poker risqué de Fujimori, qui a pris le risque de changer toute la haute hiérarchie militaire fidèle à l'ancien chef des services secrets en disgrâce, Vladimiro Montesinos. Surnommé le «Raspoutine andin», ce dernier est accusé d'avoir organisé un pouvoir parallèle, avec la haute main sur les services de renseignements. Vladimiro Montesinos s'était réfugié au Panama, fin septembre, après avoir été accusé d'avoir acheté un parlementaire de l'opposition pour qu'il rallie la majorité gouvernementale lors de l'élection présidentielle de mai dernier, remportée par Alberto Fujimori. Montesinos serait rentré clandestinement au Pérou lundi, et Fujimori a pris personnellement mercredi la tête d'une chasse à l'homme contre son ancien bras droit. Le pays est depuis en proie à des rumeurs persistantes de coup d'Etat. D'où la décision surprise du Président de décapiter l'état-major, sans doute afin de démontrer qu'il contrôle la situa