Moscou de notre correspondante
Vladimir Poutine, en visite officielle à Paris où il participe aujourd'hui à un sommet Union européenne-Russie, reste toujours aussi populaire dans son pays. Outre sa «main forte» en Tchétchénie, il peut se prévaloir désormais d'une spectaculaire reprise économique. L'économie russe affiche des indicateurs en hausse à faire pâlir d'envie tous ses voisins européens: la croissance du PIB sera de 6 à 7 % cette année et de 4 % l'an prochain, selon les prévisions officielles.
Il y a deux ans seulement, le rouble s'effondrait et l'économie semblait au bord du gouffre. La catastrophe ne s'est pas produite. Car en renchérissant les importations, la crise a eu un effet bénéfique: les producteurs locaux, surtout dans l'industrie légère, ont saisi l'occasion. L'industrie agroalimentaire, laminée par la concurrence étrangère, est réapparue sur le marché local: jus de fruits, bières et yaourts locaux caracolent en tête du palmarès des produits préférés des consommateurs. Réfrigérateurs et produits cosmétiques commencent également à retrouver leurs faveurs. La production industrielle qui avait progressé de 8 % l'an dernier a augmenté de 9,7 % pour les neuf premiers mois de l'année.
Budget équilibré. Un second facteur a pesé lourd: l'augmentation des prix du pétrole, dont l'effet s'était fait sentir dès l'an dernier. Les recettes pétrolières représentent en gros le tiers du budget de 40 milliards de dollars et, pour la première fois cette année, le gouvernement