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Libération
Interview

«Arafat a délibérément choisi la violence pour forcer Israël à un diktat»

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publié le 31 octobre 2000 à 5h58

Le ministre israélien des Affaires étrangères Shlomo Ben Ami était de passage hier à Paris, où il a rencontré Hubert Védrine et le responsable pour la politique étrangère de l'Union européenne Javier Solana. Il devait s'entretenir aujourd'hui avec le chef de la diplomatie russe Igor Ivanov, avant de s'envoler pour Londres. Dans une interview à Libération, Ben Ami revient sur la perspective d'un gouvernement d'union avec Sharon et avertit Arafat des conséquences de la proclamation unilatérale d'un Etat palestinien.

La formation d'un gouvernement d'union nationale n'enterrerait-elle pas définitivement le processus de paix dont vous êtes un partisan?

La situation est la conséquence de notre conduite courageuse et flexible dans la politique de la paix. Les partis qui n'étaient pas d'accord nous ont quittés. Faute de majorité, nous sommes devant ce choix: soit créer un gouvernement d'union nationale ou un gouvernement d'urgence, soit tenir des élections anticipées. Lancer une campagne électorale au milieu d'une telle crise régionale ­ nous avons une crise au Liban, une avec les Palestiniens ­ serait suicidaire, voire fou. Nous ne l'excluons pas pour autant. Si un tel gouvernement ne peut être formé qu'en réduisant de façon inacceptable notre marge de manoeuvre dans la politique de paix, il ne verra pas le jour. Nous ne permettrons pas la formation d'un gouvernement qui bloque les portes de la paix. S'il est créé, cela voudra dire que ce cabinet, au-delà de sa composition, poursuit