Madrid correspondance

Trois morts, une quarantaine de blessés, dont certains grièvement, et une rue dévastée: le bilan de l'attentat de l'organisation séparatiste basque ETA commis hier matin à Madrid est le plus lourd depuis la rupture de la trêve, au début de l'année. En faisant exploser une voiture piégée, les activistes basques ont tué José Francisco Querol, 70 ans, juge militaire du tribunal suprême de Madrid, son garde du corps, Jesus Escudero, 53 ans, ainsi que son chauffeur, Armando Medina, 57 ans. Cet attentat porte à dix-neuf le nombre de personnes décédées dans des actions de l'ETA depuis le début de l'année, selon les autorités.

L'attentat, qui a eu lieu à 9h10 dans le quartier Arturo Soria, une zone résidentielle du nord-est de Madrid, a été minutieusement organisé. Les «etarras» (membres de l'ETA) connaissaient le trajet emprunté par le juge pour se rendre à son bureau, à l'Audience nationale. Ils ont garé sur son parcours, sans doute pendant la nuit, une Renault 19 rouge volée, contenant vingt kilos d'explosifs. Quand le véhicule du magistrat est arrivé à hauteur de la voiture piégée, les «etarras» ont déclenché à distance l'explosion, qui a été gigantesque.

Six tonnes de décombres. La voiture du juge, qui n'était pas blindée, a été pulvérisée et projetée à une dizaine de mètres en l'air, pour retomber de l'autre côté de l'avenue. Un bus qui circulait en sens inverse a pris feu. Le chauffeur est actuellement entre la vie et la mort, alors que de nombreux passager