Menu
Libération

Contre le silence.

Article réservé aux abonnés
publié le 31 octobre 2000 à 5h58

Ils étaient cinq cents personnalités qui appelaient à manifester hier devant l'escalier du Centre Pompidou contre la guerre et les massacres en Tchétchénie, contre le tapis rouge ­ «du sang des Tchétchènes et des soldats russes», dira un vieux Russe de France ­ déployé par le gouvernement français pour accueillir le président russe. Ils étaient un millier à s'être rassemblés, brandissant des calicots: «Tchétchénie; silence on torture», «Crimes sans châtiment en Tchétchénie», «Les vrais barbares sont ceux qui dorment pendant que les autres tuent», «Eltsine et Poutine jugés au TPI». Ce fut une manifestation contre le «silence» des nations, la «duplicité» de nos gouvernants, les «mensonges» de Poutine que dénoncèrent les orateurs, d'Amnesty International au Comité Tchétchénie et André Glucksmann. «Poutine assassin!» reprenaient la plupart des manifestants entre deux interventions, d'autres scandaient: «Palestine, Tchétchénie, même combat!» Jane Birkin était là: «Avec la merde dans laquelle ils sont, personne n'en veut au peuple russe, je les aime énormément. Mais aujourd'hui il y a cette mafia, la corruption, ce capharnaüm de mensonges sur la Tchétchénie.» «Qu'est-ce qui prévaut, un contrat pétrolier avec la Russie ou le massacre d'une population?» demanda un représentant de la Fédération internationale des droits de l'homme. Emma Bonino, députée européenne, s'adressa à la foule balayée par les spots des caméras: «Jamais il ne faut se taire, jamais se résigner. Cela va être dur