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Libération

Escalade dans la mutinerie péruvienne

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Les militaires rebelles s'enfoncent dans les Andes avec un otage.
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publié le 31 octobre 2000 à 5h58

La mutinerie de cinquante militaires dans le sud du Pérou, contre l'autorité du président Alberto Fujimori sur l'armée, a brusquement viré à l'épopée de desperados avec prise d'otages, dans les hauteurs désolées de l'Altiplano andin. Après s'être retranchés dimanche matin dans la mine de Toquepala, à 1 100 km au sud de la capitale, Lima, les cinquante mutins, avec à leur tête le lieutenant-colonel Ollanta Humala Tasso, ont pris la fuite en début d'après-midi, emmenant quatre otages, dont le général de brigade Oscar Bardales, vers une destination qui demeurait toujours inconnue hier. Les trois otages civils, employés de la mine, ont été libérés lundi matin.

Barrages. Des barrages routiers ont été dressés sur les cinq principales routes du département de Puno (sud-est) conduisant vers la Bolivie, et un détachement d'une centaine d'hommes a investi le village de Masocruz, à une centaine de kilomètres du lac Titicaca, limitrophe de la Bolivie. Ce déploiement semblerait indiquer que le convoi se dirige vers la frontière, après avoir erré toute la nuit. Les autorités militaires restent discrètes sur leurs intentions depuis le début de la mutinerie et se sont bornées à affirmer qu'ordre avait été donné de neutraliser cette rébellion en recourant «aux opérations appropriées pour sauvegarder la stabilité politique et sociale du pays».

Ambiguïté. La tonalité des déclarations faites par le lieutenant-colonel mutin, qui s'inspirent du style du président populiste vénézuélien Hugo Chavez,