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São Paulo ose Marta

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Marta Suplicy, la nouvelle égérie de la gauche brésilienne, a été élue dimanche maire de la mégapole.
publié le 31 octobre 2000 à 5h59

São Paulo envoyé spécial

Dimanche soir, des milliers de partisans du Parti des travailleurs (PT) ont envahi l'avenue Paulista, la principale artère du quartier des affaires de São Paulo, pour acclamer Marta Suplicy, une mère de famille de 55 ans, ancienne sexologue à la télévision et députée au Parlement fédéral. Le Parti des travailleurs est le grand vainqueur des élections municipales brésiliennes, dont le deuxième tour s'est déroulé dimanche. Il gagne de nombreuses municipalités, dont la plus importante, São Paulo, avec 59 % des voix. Cette ville de 18 millions d'habitants, qui produit 35 % du PIB du Brésil, sera désormais gérée par «Marta», la nouvelle égérie de la gauche brésilienne.

En avance. Pour autant, l'arrivée de la gauche au pouvoir dans de nombreuses grandes villes du Brésil n'a pas embrasé la campagne, effrayé le patronat ou provoqué de discours enflammés des ultras sur la «rupture avec le capitalisme». «Si on arrive à en finir avec la corruption, il y aura assez de ressources pour subvenir aux besoins du peuple», garantit Edson Cabeção, membre du PT à Cohab 1, un quartier de la grande banlieue de la ville. Honnêteté et compétence sont les nouveaux mots d'ordre du PT, qui promet surtout des bourses d'études aux jeunes et des budgets municipaux transparents. Rien de révolutionnaire.

C'est que le parti a changé. Selon l'hebdomadaire libéral Veja, le PT est devenu «rose». Et Marta Suplicy est le symbole de cette évolution. Héritière d'une famille aristocratique, mar