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Libération

Tchétchénie, un an de crimes impunis.

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Tortures, pillages, viols: nouveaux rapports accablants sur les exactions russes.
publié le 31 octobre 2000 à 5h58

Si la Tchétchénie n'est pas une question «centrale», selon le terme employé par le ministre français des Affaires étrangères, elle reste, à Moscou, au centre des préoccupations des organismes des droits de l'homme. Lesquels viennent de publier, simultanément, des rapports truffés de témoignages et des récits de missions, tous accablants. Autant de voix concordantes pour montrer, preuves à l'appui, que la guerre en Tchétchénie n'en finit pas de ne pas finir, que les exactions, les tirs, les pillages, les rackets, les interrogatoires et les tortures dans les «camps de filtration» (où l'on interroge les «suspects») et dans des fosses continuent, que des femmes et des hommes se font violer, que la population tout entière se fait racketter (pour un passage au «blok-poste», le rachat d'un homme emprisonné ou du corps d'un fusillé), que la situation dans les camps de réfugiés ne fait que se dégrader et n'est aucunement accompagnée d'un retour au pays, preuve que la situation est loin d'être stabilisée, que les différentes administrations prorusses mises en place ne fonctionnent pas ou mal, que la justice militaire russe embrouille tout et ne condamne rien, que le pot-de-vin a force de loi, que le représentant du président russe pour les droits de l'homme en Tchétchénie ne fait rien, qu'on (le secrétaire général du Conseil de l'Europe) a répertorié quelque 18000 disparus dans la petite République caucasienne, bref, que c'est là un pays de la non-normalité, contrairement à ce que le