Malisevo envoyé spécial
Le lieu est presque caché. Il faut d'abord monter un petit escalier le long de la façade d'un magasin de tissu, puis traverser un immeuble en construction par deux passerelles improvisées pour arriver enfin au siège de la LDK (Ligue démocratique du Kosovo) de Malisevo. Attaqué et dévasté il y a un mois, le local a été retapé avec, au mur, un grand portrait de leur leader Ibrahim Rugova. Ce n'est pas toujours simple d'être militant de ce parti dans cette commune de montagne, à 50 km à l'ouest de Pristina, où fut installée, dès le printemps 1998, la première «zone libérée» par l'Armée de libération du Kosovo (UCK). Pourtant, là aussi, les modérés de la LDK ont remporté les municipales du 28 octobre avec 50,1 % des voix, devançant de 9 points le PDK (Parti démocratique du Kosovo) d'Hashim Thaçi, l'ancien commandant de l'UCK.
Sacrifice. «Nous espérions qu'ils viennent nous féliciter comme cela est normal dans une démocratie, mais, pour le moment, il n'y a pas eu de contact officiel», se lamente Cen Desku, 49 ans, pilier de la LDK dans la commune. «Nous attendons les chiffres définitifs car il faut encore comptabiliser le vote des policiers et des émigrants», rétorque Deli Thaçi, secrétaire local du PDK, qui se raccroche à cet ultime espoir. Il reconnaît «être surpris» par les résultats: «Nous pensions que le peuple voterait pour ceux qui ont le plus sacrifié pour lui, pour ceux qui ont combattu.» A ses yeux, la seule explication possible est la fraude: «Les