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Libération

La xénophobie est-elle soluble dans l'Union européenne?

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Un sondage montre un lien entre racisme et euroscepticisme.
publié le 1er novembre 2000 à 6h02

Bruxelles (UE)

de notre correspondant

Ya-t-il un lien entre le racisme et l'euroscepticisme? La question peut être posée puisqu'il ressort de la lecture du dernier sondage Eurobaromètre (1) que le Danemark, pays de l'Union le plus eurosceptique, est aussi l'un des plus xénophobes: 24 % de sa population n'aime guère les personnes «d'une autre nationalité» et 23 % éprouvent une aversion pour celles d'une «autre race». Le malaise danois va plus loin, puisque 31 % des citoyens du petit royaume nordique ont des «problèmes», selon le mot employé par le sondage, en présence de personnes d'une autre religion. Il n'est donc guère étonnant que Copenhague vienne de refuser d'aller plus loin dans l'intégration européenne, en s'opposant, le 28 septembre, à l'adoption de l'euro: la principale caractéristique de l'Union, après tout, est d'être composée de beaucoup d'étrangers de religions et de cultures diverses. L'image de tolérance souvent attachée au Danemark prend donc un sale coup avec cette enquête d'opinion.

Cela étant, si la relation se vérifie avec le Danemark, elle s'infirme avec la Belgique, pays europhile s'il en est: car 20 % des Belges reconnaissent avoir des «problèmes» en présence d'étrangers, 26 % lorsqu'il s'agit de non catholiques et, enfin, 27 % avec les personnes d'une autre «race». Les Grecs, pays dont l'europhilie est fragile, font aussi fort dans la xénophobie: 38 % n'aiment pas les étrangers, 24 % les autres races et 21 % les non-orthodoxes. Les Irlandais, plutôt tolé