Vladimir Poutine, l'ex-colonel du KGB à l'allure glacée, aime séduire. Flexible et opportuniste, le président russe a déployé ses talents lors de sa visite à Paris, qui s'est achevée hier. Sans rien céder sur le fond, il a scellé la relance des relations bilatérales ternies par l'affaire tchétchène, et il a même réussi à quelque peu redresser sa désastreuse image.
Sur la Tchétchénie, quoi qu'en dise le bien naïf président de la Commission européenne Romano Prodi, Poutine n'a pas bougé d'un iota. Dans une déclaration commune, diffusée lundi à l'issue du sommet UE-Russie, il a reconnu l'«urgence et la nécessité d'une solution politique». En fait, Poutine affirme rechercher une telle issue depuis la sortie des combattants tchétchènes de Grozny, en février dernier. Mais concrètement, il n'a rien à proposer.
Le président russe a d'ailleurs répété à Paris ce qu'il serine à Moscou: pas question de négocier «avec ceux qui ont du sang sur les mains», donc avec le président tchétchène, Aslan Maskhadov. Depuis des mois, Poutine tente de mettre en place une administration prorusse dirigée par le très contesté mufti Akhmad Kadyrov. Mais il essuie échec sur échec. Pour la deuxième fois hier, l'installation de cette administration à Grozny, qui aurait marqué une nouvelle étape de la «normalisation», a dû être repoussée.
Le Président russe, qui n'aime guère les critiques, a dû écouter avec stoïcisme les remarques insistantes de Jacques Chirac sur l'inanité d'une solution militaire. Mais Pa