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Libération
Interview

«Un mur de Berlin, la seule solution»

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L'expert israélien Martin Van Creveld voit un rempart à l'escalade:
publié le 1er novembre 2000 à 6h01
(mis à jour le 1er novembre 2000 à 6h01)

Spécialiste des questions de défense, chercheur à l'Université hébraïque de Jérusalem, Martin Van Creveld est l'un des rares experts israéliens iconoclastes et qui ne soit pas lié à l'establishment militaire (1). Au point que ses analyses suscitent la colère de l'état-major. Plutôt proche de la gauche, en particulier du parti Meretz, il estime que la seule solution au conflit israélo-palestinien est la construction d'un mur séparant l'Etat hébreu de l'entité palestinienne dont le tracé le plus probable épouserait la frontière d'avant 1967 entre Israël et la Jordanie.

Au fur et à mesure que se poursuit l'Intifada, on parle de plus en plus dans les médias israéliens d'un plan de séparation. Est-ce une idée réalisable?

Tout le monde parle de séparation, c'est devenu le mot le plus populaire en hébreu, et Ehud Barak l'évoque depuis longtemps. Cependant, il n'a pas l'environnement politique nécessaire pour mener à bien ce projet, c'est peut-être pour cela qu'il a besoin de cette Intifada, pour que les gens comprennent qu'Israël a besoin de cette séparation. Moi-même, j'en parle depuis quinze ans, notamment parce que j'ai vu que le mur de Berlin fonctionnait parfaitement. Le Mur a été la réalisation la plus parfaite de la guerre froide. Bien sûr, comme tout le monde, je l'ai d'abord trouvé cruel, inhumain, jusqu'à ce que je prenne conscience qu'il a évité une escalade. Avant sa construction, les deux camps étaient si proches l'un de l'autre qu'il y avait chaque jour