Jérusalem de notre correspondante
La situation est de plus en plus instable en Israël et dans les territoires. Hier, au moins six Palestiniens ont encore été tués par les forces israéliennes à Gaza et en Cisjordanie. Et trois soldats israéliens sont morts près de Bethléem et à Jéricho. Une bombe a même explosé dans la soirée à Jérusalem-Ouest, sans faire de victimes, posée là, selon les Israéliens, par des «nationalistes» (palestiniens). Hier, à minuit heure française, on apprenait de source palestienne que le gouvernement israélien avait demandé au personnel de la télévision palestienne à d'Hébron d'évacuer les locaux. Peu avant, à l'issue d'une réunion du cabinet de sécurité, Ehud Barak avait déclaré: «l'armée israélienne réagira avec force à la recrudescence de la violence dans les territoires» sans pour autant se lancer «dans des actions aventureuses».
Les jours à venir s'annoncent difficiles. Au cours des funérailles de cinq victimes de la veille, le Fatah, le mouvement de Yasser Arafat, a appelé pour aujourd'hui à une journée de «grève générale» et d'«escalade contre l'occupation israélienne» dans la bande de Gaza. Les règles du jeu semblent donc en train de changer. Les Palestiniens, qui ont payé le plus lourd tribut durant ces premières semaines de conflit (près de 150 morts contre moins d'une dizaine pour les Israéliens) ont, semble-t-il, changé de tactique. Les fusils sont en passe de remplacer les pierres, et les combats sont devenus quasi permanents à Ramallah, Bet