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Libération

Des détenus tunisiens en danger de mort.

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68 islamistes en grève de la faim, prêts à aller jusqu'au bout pour leur libération.
publié le 2 novembre 2000 à 6h04

Certaines familles avaient fait le voyage depuis l'extrême sud du pays, plaçant leurs derniers espoirs dans la Ligue tunisienne des droits de l'homme (LTDH) qui tenait congrès à Tunis, la semaine dernière. Dans les prisons du pays, soixante-huit islamistes sont en effet en grève de la faim depuis parfois deux mois et, plusieurs d'entre eux sont désormais en danger de mort, l'un dans le coma ou un autre irrémédiablement paralysé. La plupart sont décidés à aller jusqu'au bout pour obtenir leur libération ou une amnistie générale.

Embarras. La police n'a pas laissé le temps à leurs parents de plaider pour eux devant la Ligue. Sept femmes ont été interpellées devant l'hôtel où était réunie la LTDH et conduites au commissariat. «Nous avons été relâchées après avoir signé un procès-verbal», a témoigné l'une d'entre elles devant le congrès, contraignant la LTDH a réagir avec une prudence révélatrice de l'embarras créé par ce dossier. Il y a sept mois en effet, un mouvement similaire avait provoqué une telle indignation que le président Ben Ali avait été contraint de reculer avant même que la santé des protestataires n'atteigne un stade aussi critique. Cette première vague appartenait, il faut dire, à l'opposition démocrate ou communiste. Mais, «quand il s'agit d'islamistes, tout est permis», remarque l'avocat de l'un des grévistes d'aujourd'hui.

Tous différents, leurs dossiers judiciaires sont pourtant significatifs du traitement réservé aux opposants islamistes. Si leurs partis et j