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Libération

Colombie: les milices au coeur du conflit.

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Les paramilitaires enlèvent, la guérilla libère.
publié le 3 novembre 2000 à 6h08

«Libres!» Le titre éclatait hier à la «une» du quotidien colombien el Tiempo pour saluer la libération des derniers otages de l'ELN (Armée de libération nationale), près de Cali. Vingt et un civils, hagards et malades, ont été ramenés en hélicoptère des montagnes andines où les retenait la guérilla. La majorité d'entre eux avait été enlevée le 17 septembre dans un centre de loisirs près de Cali. Un enlèvement collectif, comme celui des 46 passagers d'un vol Avianca en 1999. L'intervention de «cinq pays amis» ­ Cuba, Espagne, France, Norvège et Suisse ­ impliqués depuis juillet dans le processus de paix avec les guérilleros, a beaucoup fait pour dénouer la crise. Le décès de trois des otages durant leur captivité a accéléré les libérations, jusque-là bloquées par les exigences de la guérilla. Le président Pastrana a envoyé un émissaire négocier directement avec deux chefs de l'ELN détenus à la prison d'Itagui, près de Medellín. La guérilla est en pourparlers avec le gouvernement pour obtenir, à l'égal des Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie, la plus importante des trois guérillas), une zone démilitarisée à 850 km au nord de Bogotá, projet que repousse la population de cette région grande comme un département français.

«Capter l'intérêt». Le jour même, comme s'il voulait casser le moral des Colombiens qui espèrent que la libération des otages est le signe d'une reprise des négociations, le chef des paramilitaires revendiquait l'enlèvement, peu avant les élections d